Mickey Mouse, la mascotte de Disney, entre dans le domaine public à partir du 1er janvier

Après 95 ans d’existence, la célèbre souris aux grandes oreilles, apparue pour la première fois en 1928 dans son steaming boat (bateau à vapeur), entre dans le domaine public. Disney perd les droits exclusifs de sa mascotte mais compte bien rester sur ses gardes.

C’est une échéance que Disney redoutait de longue date. À partir du 1er janvier 2024, Mickey Mouse entre dans le domaine public. Pour la spécialiste Jennifer Jenkins de l’université américaine de Duke, en Caroline du Nord,  c’est un moment profondément symbolique et hautement attendu , qui ouvre la voie à de potentielles reprises, adaptations et produits dérivés, mais aussi à des batailles judiciaires avec Disney.

Il est important de savoir qu’il ne s’agit que de la première version de Mickey, celle sur son bateau à vapeur , précise Alexandre Bohas, professeur à l’Essca (école de commerce) et auteur, entre autres, de Disney : un capitalisme mondial du rêve (L’Harmattan).

Les seules versions pouvant être reproduites sont celles des deux premiers courts-métrages, Steamboat Willie et Plane Crazy, dans lesquels sont apparus Mickey et Minnie Mouse pour la première fois en 1928. Exit donc le short rouge, les chaussures jaunes et le chapeau de magicien ajoutés par Disney.

Les versions ultérieures des personnages, dont celles apparaissant dans le dessin animé Fantasia, sorti en 1940, restent encore en dehors du domaine public et ne pourront être copiées sans l’aval de Disney.

Disney a quand même réussi à repousser plusieurs fois l’échéance prévue dans la loi américaine, ce qui est incroyable , souligne Alexandre Bohas. Le géant américain se bat depuis des décennies pour garder les droits d’auteur exclusifs de sa souris aux grandes oreilles, qui lui rapporte 5,8 milliards de dollars (5,2 milliards d’euros) par an d’après une estimation de Forbes. En 1928, le copyright prévoit de protéger Mickey et son bateau à vapeur pendant cinquante-six ans, soit jusqu’en 1984. Mais peu avant l’échéance, Disney parvient à obtenir un nouveau Copyright Act qui lui offre dix-neuf ans de répit.

Dans les années 1990, rebelote. Alors que le copyright doit s’arrêter en 2003, le studio obtient une nouvelle prolongation de vingt ans, ironiquement surnommée Mickey Mouse Protection Act.

L’entreprise a par ailleurs ajouté une scène emblématique du Bateau à vapeur de Willie en ouverture de tous les films d’animation produits par ses studios, la transformant en marque déposée. Alors, même si sa souris tombe dans le domaine public, Disney compte bien garder un œil dessus, assurant  travailler à mettre en place

des garde-fous pour éviter toute confusion chez les consommateurs liée à 

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mickey

des utilisations non autorisées de Mickey ou d’autres personnages emblématiques .

Disney a une armée d’avocats prête à les défendre, ajoute Alexandre Bohas. Ce personnage, pour eux, c’est une véritable exploitation lucrative. Peut-être qu’on pourra utiliser les oreilles qu’on voit aujourd’hui partout à Marne-la-Vallée sans payer de royalties à Disney, mais Mickey est un tel emblème, un tel mythe, qu’il est risqué de vouloir le reproduire.

Source d'information
Ouest France
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