Le désir de posséder des articles de grandes marques a déjà conduit 40% des Français à prendre le risque d'acheter un produit de contrefaçon. Pourtant, méfiez-vous des imitations ! Vous vous exposez à de lourdes pénalités en cas de contrôle. Avant d'acheter un soi-disant produit de luxe, soyez conscient des risques encourus en cas de marchandise frauduleuse détenue, consciemment ou à votre insu.
La contrefaçon : une gangrène encore plus puissante par temps de crise économique
Le marché parallèle dans lequel évolue la contrefaçon trouve des débouchés auprès d'une clientèle qui n'est pas prête à renoncer à l'objet convoité, en exigeant pour le produit détourné, ressemblant au vrai, un prix exceptionnellement bas.
Un exemple ? À Naples, considérée comme la capitale européenne de la contrefaçon, il est possible de se procurer sans complexe un portefeuille Yves Saint-Laurent pour la modique somme de 11 euros, alors que l'original de la maison de luxe est commercialisé à 300 euros (2).
La responsabilité des clients est particulièrement engagée puisque ce sont eux qui ne résistent pas à la tentation des faux (ou «super fakes») qui leur sont présentés massivement sur les réseaux sociaux et qui contribuent ainsi à alimenter le cercle vicieux.
Mais au final, les économies réalisées sont fragiles par rapport aux risques financiers et sanitaires encourus. Voici un gros plan sur ces menaces qui pèsent directement sur le consommateur.
La confiscation définitive des produits identifiés comme des faux
En cas d'infraction constatée par les services douaniers, une saisie immédiate de la marchandise sera réalisée, quel que soit le lieu où se trouve la personne contrôlée.
Lors de l'achat ou de la réception d'un cadeau, il est donc primordial de s'assurer de son authenticité pour écarter tout risque d'être en possession d'une copie.
Quels sont les indicateurs qui ne trompent pas sur internet ? Une photo floue affichée, un logo mal positionné sur un vêtement, des fautes d'orthographe de la marque, un emballage bas de gamme, une opacité sur l'identité ou la localisation du vendeur, un prix anormalement bas etc.
L'obligation de payer une contravention dissuasive
Une amende comprise entre une à deux fois la valeur de l'article original contrefait, sera appliquée, pour toute interception de contrefaçons sur la voie publique ou dans tout lieu utilisé à des fins professionnelles (ex : rue, gare, supermarché, centre commercial ou encore domicile).
Bon à savoir : il n'y a pas de limite de temps pour le délit de contrefaçon. Ainsi, même plusieurs années après l'acte d'achat ou la récupération, les sanctions en vigueur restent applicables en cas de port ou de possession d'un produit illicite.
L'aggravation de la peine en cas de détention multiple ou de revente de contrefaçons
Quel est le risque associé au délit pénal de vente ou de détention de produits de contrefaçon ? Si l'activité à laquelle se prête une personne s'apparente à du stockage ou de la revente de produits frauduleux à des fins lucratives ou même personnelles, elle est passible en France de sanctions pénales pouvant atteindre 300.000 euros d'amende et trois ans de prison. (3)
Une non-conformité qui peut nuire gravement à la santé !
Les produits contrefaits sont par nature d'une moindre qualité que les modèles qu'ils copient. Au-delà de l'aspect durable ou écologique qui laisse forcément à désirer, le consommateur doit être sensibilisé à la dimension santé, complétement négligée par les fabricants de ces filières illégales. Voici quelques exemples de produits qui ne tiendront pas leur promesse par rapport aux produits originaux :
- Des vêtements fabriqués avec des substances toxiques (ex : colorants azoïques).
- Des sacs contenant des allergènes susceptibles de provoquer de l'eczéma sur la peau.
- Des lunettes ne protégeant pas les yeux des UV.
- Des procédés de fabrication non respectueux de l'environnement ou des personnes.
"En croyant faire une bonne affaire, le consommateur participe indirectement et souvent sans le savoir à la destruction de la planète", déclarait sur le thème en 2022, Gabriel Attal, alors ministre délégué aux Comptes publics (4).
Enfin, chez les contrefacteurs, on déplore des conditions de travail non encadrées occasionnant une potentielle exploitation humaine des ouvriers, du fait d'usines illégales ou d'ateliers clandestins (5).
A SAVOIR
Nos 6 conseils pratiques pour s'assurer de l'authenticité d'un article de luxe :
1- Acheter dans la mesure du possible un produit de luxe neuf dans un point de vente physique. Aux Galeries Lafayette (partenaire The Corner*), beaucoup de grandes marques sont représentées dans plusieurs univers et les visiteurs et clients bénéficient sur place de conseils experts.
2- Ne pas acquérir un produit de luxe sur un marché car il s'agira très probablement d'un faux.
3- Faire ses recherches sur des plateformes officielles et reconnues (avec vérification des produits et mise en sécurité des fonds jusqu'à acceptation finale de la commande).
4- Se concentrer sur des vendeurs bien notés, avec un historique de transactions significatif en regardant d'abord les avis rédigés par les clients.
5- Réclamer au vendeur l'emballage d'origine, l'étiquette, la facture et le certificat d'authenticité remis lors de l'achat initial.
6- Soumettre le produit d'occasion de grande marque à un avis d'un expert, qui coûtera par exemple 49,90 euros pour un verdict fiable rendu sous 4 heures chez Authentifier.com (prix dégressifs si délai d'attente plus long).
(1) https://www.unifab.com/etude-la-contrefacon-percue-par-les-consommateurs-nouvelle-edition/ (chiffres contenus dans le chapo de l'article)
(2) https://fashionunited.fr/actualite/mode/le-marche-du-faux-a-naples-capitale-de-la-contrefacon-et-de-la-camorra/2024040834738
(3) https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Publications/Vie-pratique/Fiches-pratiques/La-contrefacon
(4) https://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/contrefacon-ce-fleau-qui-coute-a-minima-16-milliards-d-euros-selon-l-ue-987985.html
(5) https://www.parismatch.com/actu/economie/le-luxe-seule-victime-de-la-contrefacon-212959