Bruxelles a ajouté le groupe chinois de commerce en ligne Temu à la liste des très grandes plateformes soumises à des contrôles renforcés dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA), selon un responsable européen.
Le site, qui connaît une progression fulgurante en Europe grâce à une stratégie de prix cassés, devient la 24e plateforme, aux côtés de Amazon, Shein ou Zalando, à se voir imposer les règles européennes les plus strictes pour protéger les consommateurs contre les contenus illégaux, a annoncé ce responsable à l'AFP sous couvert de l'anonymat.
Temu est la version internationale du mastodonte chinois du e-commerce Pinduoduo, né en 2015. Il propose un choix pléthorique de produits vêtements, jouets, décoration, outils, high-tech... Temu compte plus de 75 millions d'utilisateurs mensuels dans l'Union européenne.
La plateforme chinoise a été récemment accusée par des associations de manipuler les internautes et de violer plusieurs dispositions du DSA. Temu utiliserait notamment des interfaces trompeuses - "dark patterns" - pour inciter ses clients à dépenser plus, selon le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) qui a déposé une plainte auprès de la Commission européenne.
Depuis février, le DSA impose de nouvelles obligations à toutes les plateformes en ligne pour mieux protéger les utilisateurs contre les contenus illégaux. La plateforme chinoise devra être en conformité avec ses nouvelles obligations d'ici à fin septembre.
Les contrevenants peuvent se voir infliger des amendes jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial, voire une interdiction d'avoir des activités en Europe.